Le problème de la date de fin du calendrier maya

Depuis quelque temps déjà, la date de fin exacte du calendrier maya est un sujet controversé. La récente déclaration du chef du conseil des anciens Mayas, Don Alejandro Oxlaj, rejetant la date du 21 décembre 2012 avancée par les archéologues comme date de fin du calendrier maya, a récemment relancé le débat. Si l’on n’est pas familier avec ces questions, on risque d’être surpris de l’agressivité des réactions déclenchées sur internet par cette déclaration, sur des sites comme le forum Sacredroad.org ou l’échange avec John Jenkins sur www.alignment2012.com. Cette agressivité qui, soit dit en passant, était plus dirigée contre ma personne que contre celle de l’auteur de la déclaration en question, Don Alejandro, atteste de l’importance du problème et en particulier de la compréhension du plan cosmique qui le sous-tend. Espérons que le rejet sans équivoque par Don Alejandro du 21 décembre 2012 comme date de fin du calendrier maya inciteront quelques-uns à faire des recherches plus approfondies, pour comprendre l’évolution de la conscience et tenter d’appréhender ce sur quoi se fonde réellement cette date de fin.

Cela étant dit, le problème fondamental dont il s’agit ici n’est pas tant de savoir à quelle date exacte se termine le calendrier maya que d’appréhender la signification de ce calendrier et son lien avec le plan cosmique. C’est également la raison pour laquelle il faut aborder la question de la date de fin l’esprit ouvert et aussi avec une bonne connaissance du système calendaire maya. Les partisans du 21 décembre 2012 sont pratiquement tous dépourvus de la moindre grille d’interprétation du calendrier maya et de ses rapports avec l’évolution, et se focalisent exclusivement sur ce qui se passera à une date donnée, le 21 décembre 2012. Ce qu’ils nous annoncent généralement pour cette date, c’est l’apparition d’un phénomène dans le ciel, l’inversion de l’axe terrestre, une comète s’écrasant sur la terre ou quelque autre phénomène physique ou astronomique de nature exceptionnelle. La plus absurde de ces interprétations est sans doute, à mes yeux, la thèse développée dans le livre "The Orion Prophecy", selon laquelle ce jour-là ce sera la fin du monde, suite à l’inversion des pôles, et nous n’y pouvons rien. Seul un lecteur peu averti des questions scientifiques et sans formation dans ce domaine peut se laisser impressionner par les soi disant "preuves mathématiques" fournies à l’appui. Les tenants de la date du 21 décembre 2012, comme sur le site www.diagnosis2012.co.uk par exemple, préfèrent ce genre d’inepties déprimantes à une analyse de l’évolution de la conscience, simplement parce que cela concorde avec la date de fin qu’ils croient correcte. Pour eux, la date de fin est devenue une sorte de dogme religieux et ils sont prêts à accepter le contenu de n’importe quel livre, pourvu que l’auteur soit d’accord sur cette date. Rien d’étonnant par conséquent qu’ils aient du mal à admettre que des représentants contemporains des Mayas rejettent cette date de fin, car pour eux la signification du calendrier maya se limite exclusivement à ce qui pourrait se passer ce jour-là en particulier.

À notre époque, où l’on peut s’attendre prochainement à un fort regain d’intérêt pour le calendrier maya, de telles interprétations (un évènement devant se produire à une date précise) sont de toute évidence fort bien accueillies par les partisans de l’ordre établi, pour la simple raison qu’elles n’impliquent pour nous aucune nécessité de participer au processus d’évolution de la conscience. De plus, si le calendrier maya ne concernait rien d’autre qu’un phénomène à venir dans le ciel, que resterait-il d’autre à faire que de s’asseoir les bras croisés à attendre que ce phénomène se produise ? Heureusement, le système calendaire maya a beaucoup plus à offrir à quiconque souhaite l’étudier en profondeur : non seulement il peut aider à la compréhension aussi bien du passé que du futur, mais il propose en plus un cadre spirituel enrichissant pour la vie de tous les jours.

Et pourtant, ceux qui prétendent que le calendrier maya se termine le 21 décembre 2012 ne font jamais le lien entre le calendrier maya et une grille d’interprétation de l’évolution de la conscience, et nient farouchement les résultats du travail de recherche très sérieux – une montagne de preuves littéralement – accompli pour vérifier qu’il s’agit effectivement de la description du processus d’évolution depuis le Big Bang jusqu’à nos jours. L’une des conclusions que l’on peut tirer de cet ensemble de preuves, c’est que l’on peut s’attendre dans les toutes prochaines années à l’effondrement de toutes les structures hiérarchiques, en particulier celles basées sur l’hégémonie occidentale dans le monde. On peut également prédire que la période du 19 novembre 2007 au 13 novembre 2008 sera une période très oppressante, à cause de la prédominance des forces de l’ombre, qui essaieront dans un ultime effort désespéré de maintenir leur emprise sur le monde. Si l’on confond cette période avec une période de lumière, nombreux seront ceux qui s’en accommoderont, comme aux périodes où régnaient ces mêmes forces précisément, en particulier en Allemagne durant la période 1932-1952. Il semble donc évident que les élites dirigeantes de notre planète ne veulent pas que cette information parvienne jusqu’au grand public, et que les tenants du 21 décembre 2012, qui nient l’existence du processus d’évolution de la conscience dont nous faisons partie, font totalement le jeu des élites en question. Au moment où se produira le retour en arrière, en novembre 2007, l’élite dirigeante, basée principalement aux États-Unis, préfèrera sans nul doute que les gens pensent que personne n’est à même de remettre en question leur pouvoir et que la libération spirituelle est chose impossible. C’est alors que les tenants du 21 décembre 2012 seront une véritable aubaine pour les dirigeants de ce monde et que toutes les théories se rapportant à la description par le calendrier maya d’une évolution vers l’unité et l’équilibre seront étouffées. Il va de soi que ces affirmations ne reposent pas sur quelque révélation divine que ce soit, mais sur les analogies entre cette période à venir et les phases de destruction correspondantes dans le passé. Selon moi, la raison principale pour laquelle la date de fin est importante, c’est qu’elle influence fortement notre perception du présent et de l’avenir immédiat.

Si ce n’était l’importance de la date de fin pour le présent et la façon dont les gens percevront ce qui se passera durant les périodes à venir, où domineront respectivement les énergies de Quetzalcoatl et Tezcatlipoca, je ne verrais aucune raison d’argumenter sur cette question, surtout au vu de toutes les manifestations négatives, fort éloignées de l’esprit d’unité, qu’elle semble susciter chez certains. Ce qu’il est très important d’aborder comme sujet actuellement, ce sont les énergies respectives de Quetzalcoatl et Tezcatlipoca qui vont se succéder dans un proche avenir, mais les partisans du 21 décembre tentent de faire disparaître cette question sous le tapis.

En conséquence, la question de la date de fin est moins de savoir pour quelle date on penche en particulier, qu’à quelle philosophie on adhère et quelle vision du monde on privilégie. Ceux qui nient l’existence d’un plan cosmique s’étalant dans le temps et visant à un état d’unité, n’ont rien à offrir que le statu quo, et ce sont apparemment ces mêmes personnes qui sont obsédées par le 21 décembre 2012 comme date de fin et tiennent à tout prix à avoir raison sur ce point. Pour eux, l’argument le plus important en faveur du 21 décembre 2012, c’est, semble-t-il, que les archéologues s’accordent entre eux sur cette date et que donc personne ne doit la remettre en question. Mais pour commencer, les archéologues modernes considérant le calendrier maya comme de la superstition, comment pourraient-ils avoir la moindre idée de la date où se termine le plan divin de la création ? Le plan divin ne fait pas partie de leur domaine de recherche. Seul celui qui s’attache à comprendre comment le calendrier maya décrit le plan cosmique de la création peut parvenir à trouver la date de fin correcte.

Pour comprendre l’origine de cette date de fin, il faut tout d’abord souligner le malentendu fondamental qui règne de nos jours au sujet du Compte Long maya. D’après cette conception erronée, les anciens Mayas auraient conçu ce calendrier en se focalisant sur une date de fin particulière. Cette perspective peut certes nous paraître exaltante à nous qui vivons précisément cette époque-là, mais le fait est qu’elle est tout simplement fausse. En fait, les inscriptions des anciens Mayas se rapportent exclusivement à la description du début du Compte Long, la date de la création, fixée au 11 août -3114. Quelque 3500 ans plus tard, les rois mayas tentèrent de se donner une légitimité en faisant remonter leur ascendance au début de cette création, et cherchèrent également à mieux comprendre cette création sur laquelle reposait leur pouvoir. Seuls ceux qui ont une connaissance assez approfondie du système calendaire maya savent bien que les inscriptions concernent la date de création et non la date de fin. Le début du Compte Long a été fixé à la date exacte où le soleil était au zénith à Izapa, ville où le Compte Long a été créé selon toute vraisemblance. Par conséquent, il y a toutes les raisons de penser que la date de fin se basait sur ce jour où le soleil était au zénith. La date de fin du Compte Long tombe exactement 1.872.000 jours après cette date du zénith, c’est-à-dire le 21 décembre 2012. Autrement dit, la date de fin proclamée partout par les archéologues, le 21 décembre 2012, découle directement du fait que ceux qui vivaient à Izapa à l’époque considéraient le 11 août, date où le soleil était au zénith dans leur propre ville/temple en particulier, comme un jour sacré. C’est sans doute à cause de cette particularité du soleil au zénith, que cette date a longtemps été considérée comme le jour où "le temps a commencé", car il correspondait effectivement au début du cycle annuel marquant le changement des saisons à cet endroit précis.

Dans une perspective plus élargie, le problème de cette date de commencement est qu’elle n’est absolument pas pertinente pour le monde dans son ensemble. Pourquoi cette date de zénith, qui marque le début du Compte Long, aurait-elle une quelconque incidence pour des gens vivant ailleurs qu’à Izapa (ou sur la même latitude) ? De toute évidence, la réponse est qu’elle ne joue aucun rôle pour les habitants du reste du monde et qu’elle reflète tout simplement le désir des Izapiens de donner de l’importance à leur propre site géographique et à leurs propres traditions. Par conséquent, croire que le début de la phase énergétique du Compte Long tombe le jour où le "temps a commencé" équivaut à croire que Jésus est vraiment né le jour de Noël. Le point commun, c’est que dans les deux cas une tradition plus ancienne a simplement été remplacée par une autre tradition calendaire, dans le cas des Chrétiens le solstice d’hiver païen, qui n’avait aucun rapport avec l’évènement qu’il s’agissait de fêter. De même, c’est une tradition remontant à une date très ancienne et fortement localisée, à savoir l’importance de la position du soleil au zénith à Izapa, qui semble actuellement dominer la perception de ceux qui s’intéressent au calendrier maya de nos jours, aussi les partisans actuels de la date du 21 décembre 2012 semblent tout aussi prisonniers de cette même tradition bien établie que les anciens habitants d’Izapa eux-mêmes. C’est pourquoi beaucoup d’entre eux n’admettent pas qu’un scientifique ouvre de nouvelles perspectives ou remette en doute une chose sur laquelle les archéologues semblent tous d’accord. On peut se demander où en serait la science aujourd’hui si ce genre de traditions locales n’avaient jamais été remises en question. De mon point de vue, c’est le rôle de la science de parvenir à une compréhension de plus en plus globale et holistique du monde, et le fait d’être prisonnier d’une tradition locale (même s’il s’agit d’une tradition maya ou antérieure) empêche l’émergence d’une compréhension du plan cosmique qui concerne, lui, toute notre planète.

La deuxième raison qui nous amène à déduire que la date du 21 décembre 2012 n’est pas correcte, c’est qu’elle tombe un jour 4 Ahau du calendrier Tzolkin, car ce n’est pas une date d’accomplissement de phase énergétique. Or, la date de fin doit tomber un jour 13 Ahau, énergie vers laquelle tendent toutes les énergies du Tzolkin. C’est peut-être plus difficile à comprendre comme argument que le fait que le début du Compte Long se base sur une tradition locale. Pour bien comprendre que la véritable date de fin du calendrier tombe forcément un jour relevant de l’énergie 13 Ahau, il faudrait presque avoir vécu pendant un laps de temps assez long en s’orientant uniquement sur le Tzolkin, à l’exclusion de tout autre calendrier. Ce n’est qu’ainsi qu’on peut expérimenter par soi-même les changements d’énergie, et malheureusement les personnes qui se basent sur ce calendrier sont assez rares. Si l’on mélange deux comptes différents, la confusion est trop grande et on est sûr de ne pas percevoir les changements d’énergie. De plus, il est important de noter que Don Alejandro parle d’une prophétie concernant le retour du 13 Ahau qui a, semble-t-il, été transmise à travers les âges. D’autre part, Carlos Cedillo a attiré mon attention sur un passage du Livre de Chilam Balam de Chumayel, où l’énergie du 13 Ahau est décrite comme suit : "Jour sacré, les temps sont accomplis, en vérité" – expression que l’on ne trouve nulle part ailleurs, dans ces écrits prophétiques mayas datant d’il y a quelques siècles, au sujet d’une quelque autre énergie du Tzolkin. Lorsqu’on connaît le Tzolkin, il apparaît logique et évident que le vrai calendrier maya ne peut que se terminer un jour correspondant à l’énergie 13 Ahau.

Quant à la déduction de la date du 28 octobre 2011, qui tombe un 13 Ahau, comme date de fin de la présente création, elle est corroborée par ce qui semble être une correction apportée au Compte Long original d’Izapa plusieurs siècles plus tard à Palenque. Il est fort probable que les prêtres de Palenque, qui suivaient de toute évidence minutieusement le vrai compte Tzolkin, ont commencé à se douter que la corrélation entre le Compte Long d’Izapan et le Tzolkin posait problème. (Comme ils vivaient à Palenque, ils n’étaient ni attachés à la date du solstice d’Izapan, ni sur la même longueur d’onde que celle-ci). Cependant, la correction suggérée par ces prêtres n’a pas donné lieu à une modification du Compte Long en conséquence, à cause des retombées drastiques que cela aurait eu. (Si l’on a quelque doute là-dessus, qu’on imagine simplement comme il serait facile de modifier le calendrier grégorien si l’on avait la certitude absolue de la date de naissance exacte de Jésus). Un tel changement n’aurait pas été possible à cause du rôle primordial joué par le Compte Long dans la légitimation du pouvoir de la dynastie de Palenque et la stabilité de la société de l’époque. C’est pourquoi ses prêtres ont du se contenter de suggérer simplement que le Compte Long d’Izapan était faux de 420 jours.

Aussi, on peut dire que les prêtres de Palenque aux alentours de l’an 600 avant notre ère commençaient déjà à avoir le même sentiment que beaucoup commencent à avoir de nos jours, à savoir que la date du 21 décembre 2012 comme date de fin du Compte Long ne peut pas être juste. Cette sensation ne fera que s’accroître dans les années à venir, du moins parmi ceux qui ne se contentent pas de répéter ce que d’autres gens disent, et sont en fait capables de ressentir en eux-mêmes les vagues successives de la création divine vers l’état d’unité. Et c’est à ceux-là que je m’adresse en priorité, car ce sont probablement eux qui seront à même de forger la voie que le plan divin semble avoir préparé pour nous. Je ne m’adresse pas en premier lieu à ceux pour qui il est plus important d’avoir raison au sujet d’une date particulière que de faciliter l’avènement du futur spirituel de l’humanité. Dans ce contexte, j’aimerais également souligner que de nombreuses personnes ont une forte intuition que l’an 2012 aura une signification hors du commun. Cette intuition est tout à fait cohérente avec le 28 octobre 2011, en effet étant donné que le processus de création s’achève ce jour-là, ce sera effectivement l’année 2012 qui amènera le grand changement. Si par contre l’accomplissement du plan divin de la création tombait le jour calculé à partir d’Izapa, le 21 décembre 2012, les fruits de ce changement apparaîtraient en 2013. Intuitivement, la plupart des gens semblent pencher plutôt pour l’année 2012, ce qui est, je crois, le signe que plus nous approcherons de cette date, plus nous serons attirés vers la date énergétiquement correcte : le 28 octobre 2011.

Carl Johan Calleman
cjcalleman@swipnet.se
Orsa, Suède
4 Cib (4 Vautour)
7.6.15 du monde inférieur galactique